CAMBODGE

Le coeur du Cambodge c'est ses enfants

Le Cambodge est un pays à la fois touchant, à la fois bouleversant. Il est surprenant des teintes qui marquent son univers. Il est la puissance et la force, celle d'un peuple de rois qui a dominé l'Asie du Sud-Est durant plusieurs dynasties. Descendants du Royaume des Khmers, ils étaient les architectes fous, innovants, des magistraux temples d'Angkor. Des temples qui devaient surpasser en grandeur les monuments de ses prédécesseurs. Des temples qui sont tout autant époustouflants du premier regard qu'étourdissants des détails qui les composent ou de la magie qui s'y déploie. Ils représentent les bâtisseurs des civilisations, ils représentent les joyeux de l'humanité.

Et comme un lieu qui a touché un extrême, celui de la majestuosité, son opposé c'est aussi manifesté. De la grandeur d'un peuple conquérant, un ténébreux destin s'est réalisé, celui qui dévoile le visage le plus sombre de l'humanité. D'un univers qui bascule aux portes d'un enfer, anéantissant toute capacité de combat, de révolte, d'amour, même les liens familiaux furent brisés de leur confiance. Pour beaucoup, en trois années de règne des Khmers rouge, la mort était une délivrance.

Aujourd'hui, les temples d'Angkor sont vénérés par les milliers de personnes venues du monde entier, venues s'émerveiller devant ces édifices restaurés par des travaux titanesques et couteux. Ouvrant les portes à une richesse opulente dont seule une petite partie de la population a accès. Creusant un fossé avec les habitants des petites huttes en bambou sans eau courante, sans électricité qui longent la route.

Ces monuments ont été réclamés par la jungle, qui par endroit à repris possession des lieux. Les arbres somptueux viennent entourer la pierre de leurs gigantesques racines, montrant leur force, leur pouvoir. Vibrant des centenaires qu'ils ont traversés, ils s'imposent et pourtant dégagent beaucoup de douceur. Une douceur qui a quitté les routes des territoires que nous traversons. La terre là-bas porte la déchirure en elle, d'abord celle des mines anti-personnelles qui ont été dispersées partout en elle, puis par la perte de ses gardiens, les arbres. La terre est mise à nue, déforestant la jungle, puis brulant son paysage. Ne reste que la poussière rouge, la fumée noire, les herbes jaunes et les cendres.