A nouveau, nous plongeons dans la grandeur de l'Empire Chinois. Au passage de la frontière, les distances se dilatent comme étalonnées sur une autre échelle. Pourtant, cette Chine nous ouvre une nouvelle facette de son visage, nous naviguons au coeur des petits villages dans les anciennes traditions de plusieurs minorités ethniques, sur des routes en mauvaise état. Nous voilà au coeur des montagnes du Yunnan. Le relief est vallonné de montagnes qui s'élèvent au fur et à mesure que nous montons en direction du nord. Elles sont les images typhiques d'une Chine aux monts boisés d'une jungle épaisse voilée de brume. Une Chine dont les monts et sommets ondulent à perte de vue.

Un premier élan de liberté nous fera volé au-dessus des plantations d'hévéas qui s'étendent à perte de vue, empruntant l'autoroute qui survole le paysage entre ponts et tunnels. Puis nous plongeons dans les plantations de thé, d'un gigantesque plateau où les plants strient le paysage d'un vert profond. Nous sommes au coeur de la plus ancienne tradition chinoise, la culture du thé. Le thé qui restera durant toute cette traversée le lien nous unissant à la terre et à la population chinoise.

Au coeur de la région du Pu'Er, son goût fermenté et terreux deviendra un des symboles de notre passage. Nous empruntons, en effet, une route mythique qui nous surprend par sa nature vivifiante et sauvage, nous suivons en partie la route du thé. Une route qui fut utilisée durant des siècles, le thé du Yunnan étant amené par porteurs et ânes à travers les plateaux d'altitude et hautes cimes himalayennes jusqu'au Sichuan et au Tibet, reliant ainsi les zones tropicales à la ville interdite de Lassa.