
 
AUSTRALIE
La Terre rouge
Australie, tu nous a emmené au coeur de ton désert, dans ton monde aride et austère. Sur ton contient sec, où l'eau est absente de ton univers. Tu nous a guidés dans tes grands espaces vierges, dans tes étendues infinies et sacrées. Au-delà de tes somptueuses éclosions de fleurs dans le bush, au-delà de la beauté éclatante de tes oiseaux multicolores, au-delà de tes forêts d'eucalyptus géants, là où la canopée touche le ciel bleu azur, au-delà de la puissante énergie de ton phare Leeuwin, là où l'Océan Indien rejoint l'Océan Austral, nous nous immergeons dans ton territoire vierge et rude. Ta terre est dur, puissante et charismatique, par moment brulante et colérique. Oui, tu porte la couleur rouge, l'énergie du feu, ravivée par chaque coucher du soleil incarnat sur tes herbes dorées. La lutte avec toi est inutile, elle ne fait que révéler les teintes rouges en nous. Seul la pureté d'une douceur féminine peut traverser ton monde sans se bruler. Pourtant, le lien à ta terre reste particulier, comme si tu étais trop dur pour vraiment s'attacher à toi, comme si une mouvance au coeur de ta terre était nécessaire.
Ton infini horizon se dévoile à nous, sur des kilomètres. Dans ton paysage qui apparaît si monotone, l'oeil s'accroche à chaque petit détail pour ne pas s'y perdre. D'un puissant respect pour la vie qui nous entoure, de la légèreté innocente des kangourous, de la douceur des koala, de la puissance de l'aigle, de la rapidité du serpent, de la persévérance des fourmis.
La dureté de ton monde, l'agressivité des mouches, l'intensité du soleil, ton vent redoutable nous imposent la nécessité de vivre le moment présent. Créant de l'ombre avec une moustiquaire entre nos vélos, transportant jusqu'à 7 jours de nourriture et 60 litre d'eau, immergés en totale autonomie au milieu de ton désert de 1'200 km, la plaine de Nullarbor.