Le premier coup de pédale nous projette dans l’univers de ce périple. Nous nous imaginons déjà traversant les grandes plaines de l’Asie Mongole, nous baignant sur les plages paradisiaques de la Thaïlande, rencontrant maintes personnalités les unes aussi extraordinaires que les autres.

Pourtant ce premier coup de pédale signifie aussi un passage, le passage des préparatifs au rêve, de la vie sédentaire à la vie nomade, l’ultime lâcher prise sur ce que nous étions hier et qui faisait partie de notre univers matériel.

Le lien avec les personnes qui nous sont chères passera dorénavant par d’autres moyens de communication et de perceptions. Les départs amènent pourtant à verbaliser ce qui l’on sait mais qui n’a jamais été mis en mots. Ils augmentent aussi certainement la profondeur et l’intensité des liens.

Le passage des cols Suisses nous ramène vite à l’instant présent. Dans l’effort l’Esprit est totalement là, le mental sort de son agitation et comme une méditation nous grimpons chaque mètre de dénivellation. Les éléments ne nous épargnent pas, hormis la pluie battante et quelques flocons, à certains moments des bourrasques de vent nous clouent sur place. Nous réalisons une fois sous tente que ça ne saura pas tous les jours facile.

Au col suivant, à l’Albula Pass,  la lumière est simplement magnifique, elle nous réchauffe et nous surprend, elle nous fait rêver. Nous nous sentons incroyablement bien, dans les montagnes, sur une prairie de fleur sauvage…

Libres, nous sentons que nous ne faisons plus qu’un avec cette nature grandiose.