
 
Le Québec s'ouvre à nous
Guidés par le souffle du vent, nous roulons sur le Nordet
C'est une des routes mythiques du Québec. Elle passe au travers des montagnes de Lanaudière, et cumule les montées abruptes avec des pentes de plus de 10%. Le paysage est absolument grandiose. Les montagnes rondes se dessinent tout autour de nous. Elles sont tapissées de forêts de feuillus qui sont en pleine transformation. Elles se parent de leurs plus belles couleurs. Ces feuilles créent des tableaux lumineux aux couleurs vives. Au sommet des cols, après l’intensité de l’effort, la terre nous offre ces plus belles images.sommes
Nous empruntons les pistes cyclables du Québec pour plonger au cœur des magnifiques forêts de feuillus. Cela fait longtemps que nous n’en avons pas traversé. Les feuilles chantent dans la légère brise. Ce doux murmure restera une des impressions marquantes de cette province. Ces pistes cyclables nous permettent d’arriver au coeur de Montréal, sur cette île à la confluence entre la rivière des Outaouais et le fleuve du Saint-Laurent. Montréal et sa métropole sont un centre de 4 millions d’habitants. Symbole de la politique d’immigration du Canada, la communauté de Montréal est multiculturelle. Pourtant, la ville est endormie. Nous sommes en pleine pandémie.
Les pommes en récompense!
Sur les petites routes qui ondulent au coeur des forêts, nous découvrons de nombreux pommiers sauvages. Leurs petites pommes acidulées nous réconfortent le long des montées. Nayla est ravie de sauter de son vélo pour aller en cueillir.
Elle sélectionne la plus belle, parfois fait plusieurs bonds pour l’attraper, puis en prend une deuxième pour sa soeur Fibie, qui se repose dans la charrette.
Nous prenons un réel plaisir à camper au coeur de la forêt. Nayla et Fibie construisent des tipis avec des branches puis aménagent le sol de feuilles mortes. Il n’y a rien qui ne stoppe les jeux d’enfants, ni le froid, ni la pluie... En pleine nature, tout est une excuse pour composer des jeux imaginaires qui se transforment au gré des inspirations.
Elles entrent en contact avec l’Esprit de la Forêt et de la Nature. Elles plongent dans ces univers un sourire aux lèvres, les habits un peu boueux, le visage à la moque qui coule. Ces instants sont si puissants qu’il n’y a pas de limite entre l’imaginaire et la réalité. Les jeux font entièrement partie de leur vie et de leur vérité.
Adornedwith their most beautiful leaves
We have a bird's eye view of the many lakes, mountains and forests. It is stunning. As far as the eye can see there are once again wild and wooded landscapes, populated by black bears and originals among others. We enjoy the sun and the soft warmth it gives to our body, now we are at the gates of winter. And we still don't know where the path will take us. We are cycling towards Quebec City, it is our next destination. Then it is a huge question mark.
This time, the trees are adorned with their most beautiful leaves. It is not only the luminous colors of each species, but the gradations of colors that some trees display or those that each leaf reveals. We are in a farandole of colors. The red maple trees create striking contrasts. Their color sometimes orange, sometimes blood red brings a bright luminosity to the forests we pass through. In the heart of nature, we are delighted by the woody smells, the fiery colors, the murmurs of the forest and this life so connected to the elements.
« Je veux faire du vélo toute seule! » s'exclame Fibie
Nous empruntons alors les routes vertes du Québec, où Fibie peut rouler. Elle est si excitée qu’elle roule sur 15 kilomètres, elle qui a tout juste à trois ans. Elle est si fière d’être sur son vélo et excitée de pouvoir rouler si longtemps sur cette route. Les faux plats et les montées restent fatigants et les petites pauses sont nombreuses. A juste trois ans, elle fait du vélo seule et désormais, elle nage aussi!
Aux portes de l'hiver
Les arbres chatoyants deviennent chaque jour un peu plus nu. La puissance du vent accélère le processus. Au petit matin, l’air est désormais glacial. Il fait -8°C. Nos bouteilles d’ eau ne sont qu’ un gros glaçon et le brouillard a créé de magnifiques formations de givre sur nos vélos et nos sacoches.
Même l’intérieur de la tente est gelé. L’humidité ambiante fait pénétrer le froid dans nos corps. Tous les matins, le dessus de nos sacs de couchage est détrempé, tout comme notre tente. Chaque jour, nous attendons l'arrivée de l'été Indien. Pour le moment, ce ne sont que les prémisses de l’hiver qui nous accueillent. Pourtant, nous nous émerveillons du passage des oies et oiseaux migrateurs.