RUSSIE - SIBERIE


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Vladivostok

Cette fois nous plongeons dans les Grands Espaces du Nord, la Sibérie. Nous sommes face à une Terre d’aventure, face au défi de vivre nomades à vélo, ici dans cette région du monde où seul le nom fait déjà frémir. Nous nous sentons réellement avancer par bond, comme calqué sur la vitesse de développement de Fibie. Toutes les prises de conscience s’accélèrent pour nous emmener à vivre notre vérité.

Nous arrivons par ferry à Vladivostok, cette ville qui fait rêver. Nous sommes dans l’extrême orient russe, sur le territoire de Tigre de l’Amour. C’est ici que Nayla fête son 5ième anniversaire, dans cette ville qui aura su nous charmer. Préparés à recevoir un accueil à l’image du temps, gris, morne, glacial et tempétueux, nous sommes émerveillés de rencontrer tous ces gens qui croient en nous, en notre vie de nomades, et qui la trouvent incroyable. L’arrivée sur la terre russe nous emmène pourtant sur le vieux continent, sur une signature énergétique qui fait monter en nous les blessures. Nous entrons aussi en résonance avec ce que la Terre porte de souffrance, de tout le poids de l’histoire russe qui n’a pas encore été libéré. Tant de peur et de tristesse. La peur nous l’a vivons de plein fouet. Impossible de prendre nos vélos depuis Vladivostok, le danger des tiques porteur de l’encéphalite arrive comme une ombre sur notre chemin. Nous sentons alors la séparation entre le monde des hommes et celui de cette nature, vécue comme austère. En même temps, la Russie est gigantesque. Les règles du jeu étaient claires dès le départ, nous allions prendre un train. Quel est alors itinéraire, où est notre voie ?

Les célèbres rails du transsibérien

Depuis Vladivostok, nous montons à bord d’un train sur les célèbres rails du transsibérien afin de rejoindre Irkoutsk. 3 jours à vivre une expérience qui fait partie du cœur de la Russie, dès samovar au chef de wagon, des rencontres aux quelques mots de Russes ravivés à notre mémoire.

3 jours dans un espace restreint, alors les paysages défilent derrière la vitre. Les larges rivières traversent des panoramas gigantesques. Les forêts rythment le trajet. Et lorsque les espaces s’ouvrent, c’est une large respiration sur des lieux somptueux et vierges que les fleurs sauvages parent de leurs couleurs vives. Ces panoramas nous appellent, ils sont enivrants de liberté.

Face au lac Baikal

Cette fois, nous plongeons et reprenons nos vélos. Nous traversons les forêts de la Taïga, protectrice et étouffante à la fois, puis tout s’ouvre face au lac Baïkal. Là, la puissance du lieu nous émeut, c’est une mer sacrée pour les populations natives. Elle s’étend au loin, sans jamais définir de ligne d’horizon, comme si elle faisait partie du ciel. L’eau est pure, transparente et habitée par tant d’espèces qui ne vivent qu’ici, comme les nerpa, la seule espèce de phoque d’eaux douces. Ici les lumières sont magiques, tout comme l’énergie présente : douce et paisible, elle guérit l’âme, et à la fois elle est intransigeante face aux déséquilibres. Nous y campons nourris par chaque lumière qui s’étend à l’infini par les longues soirées boréales.

Rencontres

Les petites maisons sibériennes ont été des symboles de notre passage, humanisant ces villes parfois terrifiantes. Mais surtout ce qui a marqué notre chemin, ce sont toutes les rencontres teintées d’une profonde humanité.

C’est le plov de Tatiana et Serguei, la datcha d’Andree et Vera, le cœur sur la main de Valentin, le bania d’Oleg et Natacha, les chachliks du papa à Kostia et tant d’autres. Ce sont tous ces hommes, femmes et enfants qui ont partagé leurs amitiés. Ils ont été bienveillants, touchants, généreux, et souvent ils nous ont offert leurs plus beaux présents, lorsque quelques larmes ont fait pétiller leurs yeux au moment de notre départ.