
 
BANGLADESH
Vortex humain
Le Bangladesh sera l'immersion dans un monde où tous les espaces prennent une importance particulière, intense, déroutante. C'est l'entrée dans la foule humaine, quittant ainsi nos vastes étendues.
Les espaces naturels sont éternellement plats et verts. Majoritairement composés du delta de la Jamuna et du Ganges, les terres fertiles créent des récoltes tout au long de l'année, garantissant ainsi une totale autonomie alimentaire pour le pays. La terre est verdoyante, des palmiers aux rizières, et des milliers de petits jardins potagers constituent les champs dans lesquels la population travaillent constamment à la main. Il semble que tout le cycle se retrouve au même endroit au même instant, du riz que l'on plante à celui que l'on fait sécher au soleil. Les horizons défilent de ces cultures et les petites huttes de bambou s'intègrent tant aux paysages qu'elles semblent disparaître. Il ne reste que les minuscules parcelles parfaitement entretenues. Mais les espaces naturels bengla sont aussi les levers du soleil relevant l'humidité flottant sur la terre, relevant l'eau présente sur tout le territoire. Les long fleuves sillonnent la terre, ils se séparent en bras, inlassablement, séparent ainsi le pays. La nature est resplendissante d'une fertilité rayonnante et irradie de sublimes décors.
Pourtant ces espaces sont en même temps des lieux de désastres. Ces mêmes rivières qui apportent les alluvions fertiles sont aussi celles qui lors des moussons inondent tous le territoire. Alliée à la saison des cyclones, et à un territoire qui se trouve pour un tiers juste au-dessus du niveau de la mer, et parfois au-dessous, le Bangladesh connaît des histoires de vies dramatiques. Lorsque tout est sous l'eau durant 6 mois, il faut alors prendre refuge sur la route, légèrement surélevée. Survient alors toutes les difficultés, plus de nourriture, plus d'eau potable, les puits ou les réservoirs naturels sont désormais sous l'eau salée, plus de toilettes, plus d'accès au soins, plus de travail. Entourés d'eau et pourtant sans eau à boire, la population vit alors sans intimité au milieu des rescapés. Et une fois que l'eau se retire, la terre salinisée a perdu sa fertilité. Avec le changement climatique, le Bangladesh connaît déjà ses premiers réfugiés climatiques, se pose alors la question de sa surpopulation.