Lac St-Jean Canada - 2021


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Un désert de glace

Le lac de Saint-Jean est complètement gelé

Un véritable désert de glace de plus de 1 000 km2. Il est notre terrain de jeux. Au début de l’hiver, les vents violents ont créé une large barrière de glace enchevêtrée. La pluie et des températures très froides ont ensuite lissé cette étendue gelée. Nous prenons les patins et montons la tente sur cette glace limpide, parfois noire. À ces endroits appelés le « Graal », nous avons l’impression de marcher sur le néant. Nous plongeons alors notre regard pour tenter de voir l’épaisseur de la glace, mais nous avons la sensation de contempler l’infini, par moment nous emportant à la limite du vertige.

Toujours en Exploration

Cette fois, le lac est recouvert de neige. Nous prenons alors nos raquette ou ski de fond pour explorer ce désert blanc. Fibie est tirée par une corde attachée à la charrette Thule que Xavier déplace. Nous l’avons transformée pour l’hiver en remplaçant les roues par des skis. Nous partons ainsi face à la gigantesque étendue blanche du lac Saint-Jean. Des lignes de crêtes causées par le vent forment des sastrugi.

Sur le lac, il n’y a aucune barrière naturelle. Le vent sculpte ainsi la neige. Il peut être violent, tempétueux. Il transforme ce paradis blanc en un labyrinthe à la visibilité nulle en quelques minutes. La neige se soulève en de petits cristaux qui balayent et fouettent le visage. Ces vents puissants font aussi chuter les températures ainsi que la sensation de froid qui approchent alors des -35 °C. Dans de telles conditions, le lac peut rapidement se transformer en un lieu hostile.

Fibie

Entourée par la nature, Fibie développe sa coordination, sa force et sa motricité. L’été dernier, elle a roulé toute seule sur les pistes cyclables du Québec, en automne elle apprenait à nager et durant cet hiver elle patine et skie. Elle apprend à se relever toute seule sur ses patins et à glisser sur la glace. En ski, elle fait des progrès incroyables terminant la saison en skiant en chasse-neige dans le slalom des pistes les plus en pente de la station, entre les arbres ou dans la légère poudreuse. Jouant toujours en anglais avec Nayla, elle s’exprime dans les deux langues facilement et parfois dans les deux en même temps. Maintenant, elle a commencé à prendre ses crayons non seulement pour écrire son nom ou copier de petites lettres de correspondance, mais surtout pour dessiner ses amis les animaux.

Nayla

Nayla a profité de jouer aux hockey avec des amis. Elle a demandé à Pingo, son ami husky, de la tirer en patin le long du sentier de glace du lac Kénogami d’une trentaine de kilomètres au cœur d’incroyables paysages. Patiner sur les lacs gelés lui donne cette sensation de liberté, accentuée par le souffle du vent glacial. Elle fait du ski de fond ou de la raquette sur l’immensité du lac Saint-Jean. En ski alpin, elle tourne en parallèle sur les pistes ou en hors-piste dans toutes les conditions et commence même à s’éclater dans la poudreuse. Nayla et Fibie auront été skier par tous les temps et toutes les températures. Nayla continue son apprentissage libre à travers de nombreux projets. Elle a aimé apprendre sur la Grande Muraille de Chine, faisant de la calligraphie, dessinant le mur, sélectionnant l’information pour en composer un exposé qu’elle a présenté à sa sœur et son Papa.

Un monde immaculé

Aujourd’hui, le soleil est radieux, avec une légère brise. Nous partons alors en direction du nord à l’écoute de tous les bruissements de la neige et les craquement de la glace. Face à nous, il n’y a aucun repère visuel, seul cette étendue blanche qui rejoint l’horizon. Cette infinité nous attire et nous rend libres. Nous décidons de nous arrêter pour pic-niquer. Il fait -20 ° C. Le soleil illumine de mille éclats la neige immaculée. Nous savourons les joies de l’hiver québécois.

Autour des flammes, tous les regards se tournent spontanément vers cette luminosité vive, vers les braises rouges incandescentes. Le feu a cette puissance, à la fois d’allumer, de faire vibrer, de dynamiser, en même temps de calmer, de concentrer et de focaliser l’attention. Au Canada, le feu fait partie de la vie, ainsi nous en profitons. Ce sont des instants magiques, où nous entrons dans le monde des légendes et des contes de l’Ailleurs, où nous célébrons le solstice et l’équinoxe, où nous nous relions à cet élément transformateur, et où nous partageons simplement un moment de joie, de vie et de spontanéité en famille.