Nous avançons sous le bleu azur d’un ciel limpide, frappé par le puissant rayonnement de cette boule de feu qu’est l’étoile du soleil. Soudain un aigle décolle, il s’élancent, virevoltant, planant, il s’amuse avec légèreté et grâce. Il semble soulever avec ses ailes un léger souffle qui fait frémir les hautes herbes. Elles se balancent à l’unisson, souples dans les mouvements de cette brise. Une subtile odeur se dégage, des plantes odorantes qui tapissent les steppes, embaumant l’atmosphère d’une douceur vivifiante qui reflète le chant de la Terre.

A perte de vue, cette terre se déploie dans un monde, dont les gardiens savent le trésor qu’il recèle. Dans ce royaume du vent, un univers d’une subtile douceur et d’une puissante énergie émerge, une alchimie qui crée une magie presque impalpable. Une délicatesse celée dans un monde austère et dont rayonne les Kazakhs. Un univers, dans lequel la vibration de l’âme des nomades résonne encore dans le souffle de l’air. Le monde des guerriers libres, dont seul le temps peut révéler sa vraie nature.

Les steppes or se poursuivent… encore… ll semblerait qu’elles s’amusent à refléter nos états d’âme. Nos divagations de l’esprit nous emportent quelques fois au-delà des steppes mais souvent pour nous emmener dans des planifications qui doivent apaiser les doutes qui se profilent à la venue de l’hiver sibérien, une volonté de contrôle de notre univers pour nous rassurer. Mais les incertitudes deviennent encore plus puissantes, elles prennent le pouvoir lorsque le mental commence à s’accélérer. Jusqu’au point de conscience qui nous ramène au moment présent, à ici et maintenant, à la confiance que tout ce qui se passe est juste.