Trois ans pour rejoindre la Nouvelle Zélande. Finalement, l'objectif qui par moment nous tire lorsque plus rien ne fait sens, se dissipe lentement. Il s'efface derrière les expériences du chemin, il s'évanouit alors que nous entrons pleinement dans une vie de nomades. Et finalement, ce chemin illumine le pouvoir des lieux.

Pour tant de peuples, la Terre est sacrée. Dans ce monde dicté par le temps, imposé par le temps industriel, un nouveau temps ne peut se créer que dans l'espace. Dans ce monde de communication instantanée, n'est-ce pas l'endroit qui amène au temps sa pleine réalisation ? Nous sommes entrés dans un monde où l'espace précède le temps, où la notion de Terre sacrée chantée par tant de peuples autochtones nous ouvre les portes d'une nouvelle initiation. Un espace après l'autre, une atmosphère après l'autre, une rencontre après l'autre, nous vivons dans un temps arboricole, un temps naturel. Un temps qui prend le rythme du souffle, des racines qui s'ancrent dans la terre, des braises qui se transforment, du rythme des vagues sur le sable.