En octobre 2023, nous étions invités en tant que conférenciers pour le Sea to Summit de la rivière Chikuma. Lors de cet événement, nous avons été accueillis dans un Ryokan, une maison d´hôte traditionnel du Japon. Nous y avons rencontré la famille Kanoe : Toshi San, sa femme Hiroko et leurs enfants Sho et Také. La grand-maman Kumi san et le grand-papa Shigeki San.

Quelques mois plus tard, nous voilà de retour pour une expérience au cœur des montagnes de Nagano. Nous allons passer notre hiver dans ce petit hameau perdu entre les montagnes boisées et les rizières recouvertes de neige. C´est un lieu serein, paisible, et profondément silencieux. Nous sentons que nous entrons au cœur de la culture japonaise et passons ainsi plusieurs semaines avec cette famille incroyable.

Nous sommes plongés dans un univers blanc. Seul le glissement de la neige sur le toit brise le silence des nuits noires. Ici, il neige en quantité. Les vents froids de la Sibérie apportent des précipitations en abondance. Lorsqu’il neige, les flocons sont aussi gros que des astéroïdes ! comme l’explique Nayla. 80 cm de poudreuse au réveil n’est pas uniquement un rêve ! À chaque virage, la neige jaillit au-dessus de nos têtes.

Nous profitons ainsi du ski et du snowboard, ce ne sont pas uniquement les sensations, ce sont aussi les descentes dans les tempêtes et la poudreuse et les champs de bosses. Nous aimons cette profonde connexion à la nature, par l’émerveillement de la grosseur des flocons, les mers de brouillard, les hautes montagnes blanches qui se profilent jusqu’à Niigata, les rizières en terrasse de la vallée. Et puis il y a les pics-niques et les fondues avec nos amis.

En parlant de nos amis, ils sont venus nous rendre visite de toutes les directions du Japon pour passer un ou deux jours avec nous. Même Tatsuno San a remis les skis pour faire une descente avec nous, alors que Shigeo San nous a emmenés à découvrir les fabuleuses estampes d’Hokkusai à Obuse, peintre, dessinateur et graveur du VIII siècles. La Grande Vague de Kanagawa reste l’emblème de l’art japonais, démesurée, écumante et menaçante.

En mars, c’était la fête des filles : Hinamatsuri. Nayla et Fibie se sont lentement transformées, en s’enveloppant de leur kimono, et en serrant leur obi. Elles ont glissé leurs pieds dans les chaussures traditionnelles et ajouté une barrette colorée à leur coiffure. Les statuettes traditionnelles d’un mariage sont disposées depuis quelques jours dans la salle. Elles sont les symboles de cette fête, célébrée dans tous les foyers où une fille est née. Avec la famille Kanoe, nous avons ainsi bu l’amazake, cette boisson de riz fermenté. Pour le désert, les mochis à la pâte de haricot rouge et aux feuilles de sakura étaient une magnifique délicatesse.

Nous découvrons les statues de neige qui ont été sculptées. Le gigantesque dragon, invoquant l’année  2024, est notre favori. Il est sculpté sur une boule qui représente la planète terre. Il en est le gardien !

Puis, nous rejoignons le festival des lanternes. Ces dernières sont offertes à la terre comme symbole de paix et de compassion.