ITALIE - SLOVENIE - CROATIE

Le Mental s'habitue ou plutôt l'Esprit se libère.

Petit à petit l’Esprit nomade, ancré en chacun de nous se réveille… Nous entrons dans la danse de la vie ou tout est possible, non pas parce qu’avant ce ne l’était pas ; mais parce que cette fois nous en avons conscience. Parce que cette fois rien n’est prévu. Vivre chaque minute pour ce qu’elle représente, parce qu’au-delà du prochain virage révèle l’inconnu et l’univers des possibilités, l’univers des rencontres et de la synchronicité, l’univers de la magie.

Notre vie de nomade c’est aussi une vie à l’extérieur, une vie qui nous permet de palper chaque ambiance. Nos sens distinguent de plus en plus les infimes modifications… les sons sont amplifiés. Aux changements de lumière nous sommes présents, spectateur de chaque reflet. Nous devenons aussi des témoins silencieux de la grande scène de la Vie…

Pourtant sortir de notre univers planifié et sédentaire ne va pas de soi, qu’est ce que le mental peut s’agiter lorsque vient le moment de trouver un endroit où dormir.

A chaque pays, une nouvelle énergie s’affiche…

La grande allée des vergers italiens nous conduit au pied des Dolomites. Accueillis par du tonnerre d’une rare violence, nous franchissons les cols les uns après les autres sous une averse continue, laissant notre imagination rêvé les paysages. Les virages numérotés s’affichent les uns après les autres, rythmant le passage du bitume. L’accueil d’une grand-maman dans le Sud du Tyrol, nous ouvrant les portes de sa propriété, alors que nous roulions détrempés, est une douce chaleur.

A l’arrivée dans le Val Resia, nous sommes à nouveau plongé dans l’univers des forêts de feuillus, où lentement s’écoule une rivière si limpide qu’elle reflète un léger vert cristallin d’une grande délicatesse. La sortie de l’Italie nous aura fait transpirer. Les vélos nous paraissent bien chargés lorsque au dernier col, nous grimpons cinq cents mètres de dénivellation sur quatre kilomètres.

Quelle intensité particulière de rentrer en Slovénie… par la petite porte. Grandiose parce que sauvage, imposant par cette étendue de forêt qui nous paraît illimité. Où sommes-nous ? L’esprit de l’aventurier se réveille pour nous dire que cette fois, l’aventure a réellement commencé… nous venons en plus de crever deux fois… Mais derrière l’aventure se cache aussi cette légère appréhension… de cet infini, de ces possibilités, de ce que l’on pourra créer et de notre capacité à se laisser guider.

Se laisser guider pour tout à coup, au milieu de ces étendues voir apparaître Soca, la rivière d’émeraude. Une rivière d’un turquoise si puissant qu’on ne voit pas le fond. Une rivière où chaque soir une brume mystérieusement se lève. L’endroit devient mystique…

Magique en tout instant… et fort en lâcher prise.