À peine entrés en Croatie, une femme nous accoste dans la place du village.

- « je vous invite pour un petit café, si vous voulez ».

Katy et Joseph nous offrent un café turc et quelques loukoums. Puis ce sont les voisins qui arrivent avec un verre de vin vinifié localement, ainsi que des figues de leur jardin. Les figues sont pour nous le symbole de la Croatie. Ils nous rappellent les confitures que nous avons confectionnées le long de la route lors de nos premiers mois de nomadisme en 2010. Nous parlons ainsi sur la terrasse en français et en croate, ravis de profiter du rayon de soleil. Puis, Nayla et Fibie rencontrent Anna, une fille du village, avec laquelle elles jouent tout l’après-midi. Nous sommes portés par cet accueil fabuleux.

Nayla sort de la tente dans la nuit noire et s’exclame. Je la rejoins. Elle observe la lune croissante. Puis elle me demande si les personnes sur les bateaux de croisières, qui passent devant nous, regardent eux aussi les étoiles. Je réalise alors que nous venons de retrouver le Danube après tous ces kilomètres parcourus. Il est là majestueux et derrière se dessine les toits de trois églises illuminées. Mais le froid et le vent glacial me traversent de doutes, quel sera notre destination pour l’hiver, quel chemin va s’ouvrir à nous ?

La brume humidifie tout

La bume recouvre le village endormi. Il fait tout juste 2 °C degrés. L’humidité accentue encore le froid qui transperce nos corps. Nayla et Fibie n’ont pas envie de sortir de leur sac de couchage. Cette fois, nous sommes au cœur de l’automne. Heureusement, les journées sont ensoleillées et la température augmente dans l’après-midi. Cette saison nous offre les couleurs splendides d’une nature qui lentement s’endort. Les teintes flamboyantes nous insufflent une énergie d’émerveillement et de joie. L’automne, c’est la magie de cette alchimie. Nous sommes portés par un temps somptueux qui continue de nous suivre. Nous en sommes infiniment reconnaissants, surtout que nos sacs de couchage ainsi que la tente sont détrempés chaque matin. Alors à la pause de midi, nous devons tout déballer pour que le soleil et le vent puissent sécher notre équipement et ainsi nous assurons une prochaine nuit au chaud.

Avec le relief de la terre