
 
Octobre, 2022
Temps de lecture: 6 minutes
Retour vers le Danube
Un pont nous emmène en Hongrie. Sa langue finno-ougrienne est réputée pour être complexe. Nous apprenons quelques mots dès le premier jour pour être capable de dire bonjour et merci : « ila » et « ozonom ». En quittant les montagnes slovaques, nous espérions retrouver les grandes plaines hongroises et sortir des intempéries stoppées par les hautes cimes. Pourtant, la pluie a laissé place à un ciel gris, et un vent fort et glacial de face. Nous devons lutter pour avancer, dans un paysage parsemé de montées à plus de 10 %. Mes articulations subissent le choc, mon genou me fait mal à chaque coup de pédale. Ce soir, nous venons de rejoindre le Danube. Les filles sont euphoriques et construisent une petite cabane dans les arbres. Je regarde les teintes orange violacé du coucher du soleil sur l’eau du fleuve, vêtue de ma grosse doudoune d’hiver, épuisée.
Nayla sort de la tente dans la nuit noire et s’exclame. Je la rejoins. Elle observe la lune croissante. Puis elle me demande si les personnes sur les bateaux de croisières, qui passent devant nous, regardent eux aussi les étoiles. Je réalise alors que nous venons de retrouver le Danube après tous ces kilomètres parcourus. Il est là majestueux et derrière se dessine les toits de trois églises illuminées. Mais le froid et le vent glacial me traversent de doutes, quel sera notre destination pour l’hiver, quel chemin va s’ouvrir à nous ?
Budapest
La piste cyclable suit le Danube, à quelques mètres de sa rive. Nous sommes émerveillés par les gigantesques bouleaux parés de feuilles jaune vif. Les premiers édifices se dessinent au loin, je les trouve élégants. Puis, à la sortie d’un contour, le parlement apparaît. Cinq fois plus gros que les plus des grands monuments que nous distinguions, nous sommes sans voix. Nayla se demande comment l’architecte a pu dessiner les plans. Fibie est interpellée par tant de détails. Avec une lumière parfaite, une aura s’en dégage, reflétant certainement la puissance de l’Empire austro-hongrois, sa noblesse, sa grandeur, sa richesse culturelle.
Sources d'eau chaudes
Sur le territoire de la Hongrie, un millier de sources d’eaux chaudes naturelles ont été découvertes. Et plus d’une centaine jaillissent à Budapest. Chaque jour, des millions de litres sortent de la terre dans la capitale, à une température comprise entre 20 ° et 80 ° C. Les bains thermaux font partie de la tradition hongroise pour leur vertu, leur pouvoir de relaxation, mais aussi comme lieu de rencontre, entre amis, au niveau professionnel ou pour jouer une partie d’échecs. Nous nous délectons de l’eau chaude qui apaise nos corps de la dureté des dernières semaines, pluvieuses et froides, émerveillés par l’architecture, les voûtes et les colonnes.