Juin, 2024
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La vie est un choix
Alors que nous arrivons face à cette ancienne maison traditionnelle, nous réalisons à quel point nous sommes entrés au cœur du Japon. En regardant tout autour de nous, en ressentant le lieu, nous sommes empreints de gratitude de pouvoir vivre et expérimenter ce Japon au milieu des montagnes entrelacées. Kake est un petit village principalement habité par des personnes âgées. Les jeunes quittent la région pour travailler dans les grandes villes. Ils abandonnent ce paradis vert, les magnifiques rizières en terrasse et les légumes qui poussent dans le jardin près de la maison. Mais ils n’oublieront jamais le coassement des grenouilles, le son strident des cigales en été ou la magie des lucioles. Les parfums de ce lieu, le profond silence ou les nuits sombres illuminées par les somptueuses étoiles resteront intacts dans leur mémoire.
EN PLEINE NATURE
Se réveiller avec le vent frais qui pénètre dans la chambre et écouter le son de la nature est un luxe que certains peuvent négliger. Mais au fond de cette vallée entourée de forêts luxuriantes et des montagnes mystiques que la brume révèle, nous sentons que nous sommes dans un lieu où l’on ne se perd pas, mais où l’on retrouve.
On s’y réveille à l’aube, avant 5 heures, comme une fleur qui s’ouvre le matin. Nous méditons devant le petit jardin ou faisons des salutations au soleil. Marchant pieds nus sur le sol, Nayla et Fibie grimpent aussi aux arbres. Ensuite, nous enfourchons nos vélos et roulons sur les petites routes dans la forêt ou le long des rivières ruisselantes. Parfois, nous observons alors des serpents se faufiler à notre passage ou des singes qui s’enfuient. Nous nageons dans des rivières à l’eau limpide. Il y a aussi quelques ours qui se cachent dans cet immense territoire. Lorsque nous rentrons à la maison le soir, un chien viverrin, un tanuki, peut nous y accueillir, dévoilant la passion de Nayla pour les animaux. Quant à Fibie, elle passe des heures à observer les énormes papillons qui recueillent le nectar.
En pleine nature
Puis, nous découvrons les gorges de Miyama, Ryuzukyo et les majestueuses Sandankyô. À chaque pas, nous pénétrons un peu plus loin dans les falaises creusées par l’eau ruisselante. Chaque méandre dévoile de nouveaux tableaux, parfois délicats, parfois majestueux. Les flots chantants, les chutes d’eau en cascades, les bassins à l’eau émeraude. Nous nageons dans son eau froide. Cette fois, nous sommes entourés par les falaises qui nous surplombent, comme chaque goutte d’eau qui suit son intrépide périple.
La route serpente dans des virages en épingle qui nous font gagner de l’altitude. Soudain, la forêt s’ouvre. Nous découvrons alors les rizières en terrasse. Un paysage sculpté dans les pentes abruptes. Gardiens des traditions, les habitants d’Ini suivent les méthodes séculaires pour cultiver le riz. Ce n’est pas un musée, mais bien un chemin en conscience pour se rappeler de l’importance du riz et de notre futur. C’est un lieu où les traditions et la beauté s’allient avec une nouvelle vision, celle de notre relation aux paysages, celle d’un questionnement de nos méthodes agricoles et celle d’une conscience de la nourriture que nous mangeons.
Yoshimizuen Garden
La porte en bois s’ouvre sur le petit jardin japonais Yoshimizuen. Un lieu hors du temps. Résidence d’été d’un grand seigneur, la maison possède toujours un toit traditionnel de chaume en paille de riz. À l’intérieur, les tatamis recouvrent le sol. Chaque espace est épuré. Il allie élégance et beauté. En cette saison, nous découvrons aussi une espèce protégée de grenouilles arboricoles. Leurs gros nids blancs d’une vingtaine de centimètres de diamètre sont suspendus en dessus de l’étang. Une fascinante découverte au cœur de cet espace serein.
