Novembre, 2022

Temps de lecture: 5 minutes

Roumanie

2022


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CRAIOVA

Nous entrons sur une route principale du trafic européen, les camions nous dépassent à vive allure. Nous en sommes étourdis. Soudain, sur cette même route, un cheval tire une charrette. L’image est saisissante, comme si deux mondes opposés se rencontraient sous nos yeux. Nous choisissons celui des chevaux et nous retrouvons au cœur de la Roumanie.


Arrivés à Craiova, nous sommes accueillis par l’enthousiasme fou d’Alex et de Iulia. Nous les retrouvons lors d’un événement, où de nouveaux plans pour la ville sont proposés afin d’améliorer la vie en communauté. Nous découvrons aussi le gigantesque marché de la ville. J’adore faire mes courses dans ces lieux si culturels, à découvrir une page de la vie locale.

Sur les Pistes en gravier

Le long d’une piste en terre qui gravit un col, Nayla et Fibie s’entraident. Elles font des aller-retour en courant entre les sacoches et le vélo, afin de tout monter. Et s’amusent à nous voir peiner, en contrebas, en train de pousser l’énorme charge de nos vélos. Puis nous rejoignons la route en gravier qui traverse les forêts de bouleaux jaune or. Chaque jour, la température baisse, bien qu’un soleil radieux nous offre une douce chaleur. Nous rencontrons de nombreux bergers, avec leurs troupeaux de chèvres et de moutons, et leurs ânes. Les gros chiens, gigantesques pour Nayla et Fibie, s’approchent en aboyant l’air effrayant. Ils protègent le cheptel.

Instants de vie

Nous roulons dans les collines puis de vastes plaines, traversant de petits villages, aux maisons vétustes et aux routes secondaires en terre. Pourtant, il y a une ambiance légère de la campagne, des chevaux qui tirent des charrettes transportant toutes sortes de matériel, du bois, de la paille, du foin, parfois même des moutons. De nombreuses fontaines apparaissent au centre des villages, qui souvent n’ont pas l’eau courante. Les hommes et les femmes sont dehors. Ils participent à la vie de la rue, à la vie du village.

Les personnes âgées sont assises sur des bancs à l’extérieur. Ils profitent aussi de la chaleur d’un rayon de soleil, parce que la majorité des foyers ne sont pas encore chauffés. Les femmes âgées portent un foulard coloré sur leur tête, la tradition orthodoxe. Les maisons ne sont jamais identiques, simplement entourées de grandes barrières qui séparent l’intérieur de l’extérieur. Dehors, les déchets, les plastiques, les bouteilles en pet ou en verre, s’accumulent le long des routes, à l’intérieur tout est propre, soignés, entourés d’arbres fruitiers. J’aperçois d’ailleurs des femmes qui lavent leur tapis à grandes eaux au centre du village vers la fontaine. Les maisons sont souvent colorées.

De nombreuses demeures possèdent des colonnes sur la façade avant, presque toutes ont été construites entre 1939 et 1950. Plus nous nous déplaçons en direction de la capitale, plus elles ont été rénovées. Dans les petits villages, il y a pourtant une magie. L’ambiance et l’accueil que nous recevons sont incroyables. Le long de la route, tous nous saluent et nous disent bonjour , les enfants aussi nous saluent. Ils ont même courus pour nous frapper dans la main à Xavier, à moi et surtout à Nayla et Fibie. Le sourire des filles était radieux d’entendre les cris des enfants, d’être saluées. Cela nous a apporté l’énergie pour poursuivre dans la dureté des journées froides. Jiji et sa femme sont aussi venus nous apporter de l’eau et des fruits. Elle a alors pris Fibie dans ses bras, comme si une connexion les unissait, comme si elles se connaissaient depuis longtemps.