Otgonbayr étudie toute la journée avec une dizaine d’autres moines, de tout âge. Habituellement, il se réveille à 3 heures du matin pour une cérémonie spéciale qui dure environ 30 minutes. À la fin, de grands tambours ou des trompettes signalent à toute la population le début d'une nouvelle journée. De jeunes moines vont aussi souffler dans une conque, c’est un coquillage utilisé comme une trompette.
Avant le lever du jour, Otgonbayr suit un rituel qui consiste à faire 108 prosternations. « En m’abaissant ainsi devant le monde, le but est de libérer la partie de moi qui se sent séparée, ou meilleure, ou différente afin de réaliser que je suis un avec tout ce qui m’entoure. Ensuite un petit déjeuner m’est servi. » Explique-t-il.
Dans la plupart des pays, les moines bouddhistes sont végétariens. Cela se base sur le concept de la non-violence et surtout parce que toute vie est précieuse. Les bouddhistes ne devraient pas infliger la mort ou la souffrance à n’importe quel être vivant. Ici en Mongolie, les moines sont autorisés à manger de la viande. Tout d’abord parce que la terre est inculte dans le Gobi, ensuite parce que culturellement les Mongols sont des familles d’éleveurs nomades, mais surtout parce que la viande aide à supporter les Grands Froids qui s’installent sur tout le territoire durant des mois. « Il n’est pas rare qu’il fasse -40°C. Le corps a ainsi besoin de la graisse pour pouvoir survivre » raconte Otgonbayr. Dans le temple, Otongbayr boit aussi souvent du thé au lait salé.
Après le déjeuner, Otgonbayr fait une pause dans sa petite chambre. Ensuite il étudie les textes sacrés et la méditation dans le temple. Pour lire les textes sacrés, Otgonbayr doit apprendre le tibétain. Il apprend ainsi un autre alphabet que le cyrillique qu’il utilise pour la langue mongole. Ces textes sacrés doivent lui donner la connaissance pour pouvoir comprendre la vraie réalité de la Vie et atteindre une vie de bonheur. « C’est aussi un moyen de trouver qui je suis réellement à l’intérieur. » A-t-il ajouté.